Travaux d'Histoire Ethico-Politique
-
Diderot est-il un philosophe ? La qualité lui a souvent été contestée, tout directeur de l’Encyclopédie fût-il. Articulée autour de quelques principes, dont le plus important est celui de la dépuration de l’univers, la pensée de Denis Diderot touche à tous les domaines du savoir : elle reprend des problèmes débattus depuis fort longtemps, comme le pouvoir et les limites des sens, l’origine et la fonction du langage, la signification et le rôle de l’art. Elle n’esquive ni la thèse inédite ni les débats nourris par les savants et les philosophes du temps.
D’une part, en prêtant à la matière inerte certaines caractéristiques des êtres sensibles, Diderot élabore une théorie de la nature où mécanisme et vitalisme s’équilibrent pour assurer aux choses force et dynamisme d’un côté, ordre et constance de l’autre. Il éprouve, d’autre part, sa pensée politique en discutant les origines de la société civile, le processus de formation du pouvoir politique et l’apparition de déviances telles que le despotisme et la tyrannie. Ainsi, en associant étroitement les rouages de la société aux lois de la nature, Diderot s’emploie-t-il à définir les fondements des droits de l’homme et des valeurs morales.
-
-
David ARNOLD,
Cyprian BLAMIRES,
Karel BOSKO,
Marcel COTTIER,
Gérard DANOU,
Frank DIKÖTTER,
Max ENGAMMARE,
Jean-Claude FAVEZ,
Yasmina FOEHR-JANSSENS,
Laurence GUIGNARD,
Timothy HARDING,
Mark HUNYADI,
Romano LA HARPE,
Arielle MEYER,
Alessandro PASTORE,
Michel PORRET,
Beat RÜTTIMANN,
Fernando VIDAL,
Jean WIRTH
Moyen Âge chrétien, Europe moderne et contemporaine, sociétés coloniales: ces études originales apportent un regard interdisciplinaire sur cet objet central des sciences humaines qu'est le corps, abordé ici sous la thématique de la violence concrète et de son imaginaire social ou littéraire. Religieuses, pénales, militaires, concentrationnaires, pathologiques et aussi thérapeutiques: les violences du corps trouvent une actualité singulière en cette fin de XXe siècle. Elles font parfois écho, après les camps nazis, aux guerres civiles ou à la purification ethnique, laboratoires de l'anéantissement corporel et de la déshumanisation. Textes de: David Arnold; Cyprian Blamires; Karel Bosko; Marcel Cottier; Gérard Danou; Frank Dikötter; Max Engammare; Jean-Claude Favez; Yasmina Fœhr-Janssens; Laurence Guignard; Timothy Harding; Mark Hunyadi; Romano La Harpe; Arielle Meyer; Alessandro Pastore; Michel Porret; Beat Rüttimann; Fernando Vidal; Jean Wirth.
-
Au XVIIIe siècle, la polémique bien connue de Voltaire, de Beccaria et des autres réformateurs du droit criminel prépare notre modernité judiciaire, qui repose sur le Code pénal et la correction carcérale. Or on néglige trop la réflexion de magistrats contemporains des philosophes, qui doivent réprimer le crime au nom de l’ordre public et de la sécurité de l’État et des individus. Ouverte ou hostile aux Lumières, leur éthique pénale donne sens au fondement des normes judiciaires sans lesquelles est perdu le pari du contrat social. Non définie par la loi, une sanction arbitraire peut-elle être équitable? Ce livre veut répondre à cette question. Exploitant des centaines de réquisitoires inédits rédigés par les procureurs généraux de Genève entre 1738 et 1792, il analyse l’esprit de l’arbitraire inhérent à la pratique pénale de l’Ancien Régime. Celle-ci est marquée par la latitude qu’a le juge d’arbitrer entre une peine sévère ou mitigée en fonction des circonstances atténuantes ou aggravantes du crime réprimé. Détestant la justice expéditive, les juges ouvrent ainsi les mentalités judiciaires à la révolution carcérale du début du XIXe siècle qui récuse la vieille pénalité expiatoire. Les réquisitoires des procureurs genevois symbolisent cette période charnière de l’arbitraire constructif, qui prépare l’avènement du code pénal, encadre la construction sociale des exigences d’égalité devant la loi et génère l’État de droit.
-
-
-
-
-
Cet ouvrage présente quelques-uns des tarifs relatifs à un droit payé par les officiers d'ancien régime à leur entrée en fonction, selon la valeur, la dignité et le mérite des charges. Ces tarifs, jusqu'ici négligés, fonctionnent comme des grilles socio-professionnelles, et permettent de situer immédiatement n'importe quelle fonction, rencontrée au hasard des documents, par rapport à toutes les autres. Outre ces instruments de travail, ce livre replace dans une présentation large le droit de marc d'or, créé en 1581, en son climat de "réformation royale". Le droit de marc d'or devait aussi renforcer le lien personnel de reconnaissance de l'officier à son roi, et rehausser la valeur du don royal de l'office.
-